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Marie-France O'Leary
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Marie-France O'Leary
15 octobre 2012

la chasse à l'autre

"Tout au long du XV1è siècle, dans la lignée de Sprenger, parfois il est vrai avec moins d'acharnement, se succèdent les démonologues qui font peser sur la femme le grand soupçon de satanisme: Symphorien Champier, Daneau Lambert, Johan Wier ou encore le redoutable Nicolas Rémy qui "se vantait d'avoir fait brûler neuf cent sorcières en quinze ans".  Le plus étrange est que cette psychose atteint même les intellectuels, les humanistes les plus distingués.  Jean Bodin publie en 1580" La démonomanie des sorciers".  Lucien Lefebvre s'étonne qu'un homme aussi éclairé ait pu écrire "le livre qui plus que tous autres ranima les bûchers des sorcières dans toute l'Europe"et Caro Baroja y trouve confirmation QUE LES MEILLEURES TËTES POLITIQUES SONT INCAPABLES DE DEPASSER L'ETAT MENTAL DE LA MASSE QUANT AUX CHOSES FONDAMENTALES.(Extrait de l'histoire du féminisme français publié aux Editions des femmes)........

Aujourd'hui roulant sur les routes de France je demeurais éberluée devant le changement de parole de notre ministre de l'Education Nationale, hier favorable à l'ouverture d'un débat sur la dépénalisation du cannabis, ce matin précisant qu'il s'agissait d'une vision personnelle.  Qui n'a pas fumé un joint et n'y a pas trouvé un plaisir, une détente, une inspiration?  Pourquoi cette chasse à l'autre sans tenter de comprendre sa motivation, son  intention.  Ne sait-on pas comme il est jouissif de braver les interdits, de les transgresser car ici et maintenant quelle parole propose l'autorité actuelle?  Où est la transmission de la connaissance? Qui nous parle des vertus thérapeutiques du cannabis?  L'état sait et connait les réseaux de vente et sait que dans les quartiers la loi est faite par les trafiquants. L'herbe produite par la fleur de la plante est naturelle et des insomniaques ont pu retrouver un sommeil durable et profond grâce à la plante, certains l'appétit et la joie de vivre.  Ma génération sait que le cannabis a entre les humains un lien aussi essentiel que le vin ou l'alcool et ne produit pas de dégats autre que des excès lors d'une consommation excessive comme lors de l'alcool ou du vin ou des médicaments anti-dépresseurs.  Une si grande hypocrisie règne chez nos dirigeants?  Pourquoi, oui pourquoi?  Quand y aura-t-il un vrai débat?  Quand l'homme sera-t-il apte à ne plus juger autrui mais cherchera-t-il à le comprendre,à éveiller une empathie avec cet autre qui comme lui habite notre planète?  Donner de l'information globale et non à sens unique pour justifier d'un pouvoir qui désire maîtriser l'autre, le contrôler et surtout ne pas lui donner matière à réfléchir.  Un débat avec les personnes qui connaissent les vertus de la plante et aussi ses effets dévastateurs(lors d'une consommation excessive) permettrait au consommateur de mieux cerner la problématique de sa consommation.  L'interdit nous éloigne les uns des autres et provoque de la peur.Nos hommes ou femmes de pouvoir jouent parfaitement le rôle de l'ogre avec un appétit incessant et non dissimulé de se manger les uns les autres en nous avalant doucement dans une pensée unique et nous Petit Poucet des temps modernes, nous devons suivre le chemin de la connaissance, de cette connaissance qui transmise depuis Platon et Socrate prend en mains son destin  car notre âme demeure profondément libre et dénuée de la peur de l'autre: l'autre est un allié et non un ennemi...Nous avons des autorités qui nous dressent les uns contre les autres, aujourd'hui le cannabis, hier la secte, avant-hier l'homosexualité, avant-avant-hier...la femme..apprendre à se connaître, apprivoiser notre langage et notre stucture en cherchant à comprendre le jeune fumeur, à l'accepter dans sa quête, à l'écouter...peut-être à l'aimer et apprécier son langage...sans préjugés, juste être là, à côté, près de lui et dialoguer....cesser de le poursuivre de notre savoir mais écouter le sien...nos enfants ont beaucoup à nous transmettre.....à nous initier et à nous partager leurs intuitions.....

 

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Commentaires
S
on a bien cru qu'il allait enfin avoir lieu ce débat, mais non volte face et dans la journée, comme si débattre n'était pas dans l'air du temps, débattre pourtant c'est faire naitre une nouvelle idée ensemble avec les controverses inévitables, au contraire, cultivons les controverses.......mais non on a peur, de quoi au fait? de ne pas de faire ré-élire en 2017?
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B
Un article très juste. Je me disais justement la même chose tout à l'heure en entendant tout à l'heure que Vincent Peillon revenait sur ses propos, ou du moins qu'il les atténuait après avoir reçu un appel de Jean-Marc Ayrault. Il semblerait qu'on lui demande même de démissionner ! Et la liberté d'expression ?<br /> <br /> D'autant plus qu'il ne s'agissait que d'une prise de position "en faveur d'un débat", non pas un avis tranché sur le sujet. Ce recul fait peur, on le stigmatise sans écouter ses arguments. Ni les partisans.<br /> <br /> Je pense que l'interdiction du cannabis est totalement hypocrite. Premièrement ce n'est pas en l'interdisant qu'on l'arrête, loin de là, cette politique ne marche pas et c'est prouvé. On les met en prison oui, mais cela ne fait qu'élargir leur réseau, car bien évidemment, la drogue circule en prison. Puis il est prouvé que c'est un délit où il y a le plus de récidive après. Donc ca ne marche pas.<br /> <br /> Puis comme tu le dis, il y a aussi l'argument thérapeutique qui rentre en compte. Et également la comparaison avec l'alcool qui est lui autorisé. Pourquoi pas le cannabis ? Quelle est la différence ? L'Etat pourrait ainsi taxer ce marché, et redorer un peu l'économie qui va de mal en pis. Puis faire de la place dans les prisons qui sont surpeuplées et que l'on arrive plus à gérer.<br /> <br /> Je suis pour la dépénalisation. Si celle-ci ne passe pas il faudrait au moins trouver une solution pour ces dealers ou consommateurs, ne pas les envoyer en prison qui n'arrange rien. Une amende oui car ils se font tout de même de l'argent sur le dos de l'Etat mais j'imaginerais bien un aspect plus social, qui les aiderait à s'intégrer dans notre société, une obligation de mener des projets associatifs dans leur quartier par exemple, une sorte de travail d'intérêt général modernisé.
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Marie-France O'Leary
  • Journaliste à Radio Canada et collaboratrice pour diverses revues d'art, elle est l'auteur de poèmes, romans, pièces de théâtre publiés au Québec et en France (Cercle poche).Sculpteur de la parole, c’est une plume engagée, passionnée d’art et de création.
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