Mon corps, mon pays
Difficile encore aujourdhui de percevoir son corps comme un vaisseau spatial d'hier à ici et maintenant. Ce vaisseau, notre corps, nous est confié par et grâce à l'ovulation parentale dont nous sommes issus. Or notre corps n'est autre que notre pays, si nous apprenons à lui donner vie et à nous responsabiliser dans nos choix en nous abandonnant à notre nature aimante. Car l'essence et le sens de notre incarnation n'ont d'autre source que celles qui depuis des siècles nous sont connues et transmises par certains messagers ou guides, invisibles ou terrestrement présents. Eveillés et souvent âgés, ils nous transmettent des connaissances qui nous introduisent à cette dimension de l'énergie cosmique dont nous sommes tous issus. " Je ne suis pas croyant" de me dire un ami lors du décès de sa mère. Je lui rétorque: "aucune importance", l'essentiel ou l'essence du ciel est de ressentir notre sensibilité intuitive et c'est le début du premier pas avec notre corps énergétique. Vouloir connaître son histoire exige une humilité et une ouverture de coeur et d'esprit. L'ignorance selon Bouddha est la racine de tout mal. Or notre corps nous échappe, nous ne le connaissons pas, nous ne savons pas l'écouter et de là nait une dissociation entre nos différents corps non identifiés. Surviennent des troubles énergétiques, psychiques,ou physiques, qui, s'ils persécutent mon organisme ,sont présents pour me révéler ou réveiller ma mémoire, porteuse cellulairement depuis des siècles, de mes ombres et de ma lumière. Ces mémoires, selon l'énergétique chinoise, sont reliées à notre planète,(Voir le Yi King), soit notre terre que nous maltraitons par nos impuissances à équilibrer notre destin dans son lien à notre humanité. Apprendre à s'écouter mais aussi à écouter autrui, est l'alphabet d'un apprentissage non enseigné et qui génère à notre époque sur notre planète des corps en action--réaction et une violence de plus en plus personnalisée dans le déni de soi et de l'autre, dans l'impuissance de stopper des conflits certes planétaires mais dont l'origine a sa source dans notre vécu familial,ce qu'Alice Miller qualifie de pédagogie noire:"Lorsqu'un terroriste attaque, au nom de ses idéaux des êtres sans défense, se livrant ainsi à la fois aux chefs qui le manipulent et à la police du système qu'il combat, il raconte inconsciemment, par sa compulsion de répétition, ce qui lui a été fait jadis au nom des nobles idéaux de l'éducation.Et cette histoire qu'il raconte peut être comprise par l'opinion publique comme un signal d'alarme ou comprise de travers, mais en tant que signal d'alarme, elle est la manifestation de la vie qui peut encore être sauvée." Toutefois reconnaître ses émotions est un lent déchiffrage dans des lignées où le silence a été de mise, la répétition des scénarios constante et cela exige de soi un désir de porter la vie, de la donner, de laisser son coeur ouvert et disponible à lâcher prise à ce qui hier m'a manipulé pour adopter une attitude aimante et généreuse envers moi et entrer en empathie avec autrui. Adolescente j'écrivais:"tant qu'il y aura sur terre une seule prison, un seul hôpital psychiatrique,nous ne pouvons pas nous reconnaître ni "HOMME",ni "FEMME".L'apprentissage du "connais toi toi-même", devient pour chacune et chacun d'entre nous une aventure consciente car porteurs de scénarios répétitifs et de projections, nous n'avons pas d'autre choix que d'alchimiser notre matière en source inspirée et inspirante.Avoir la foi en l'univers exige un don de son corps aux inconnus que nous propose la rencontre de notre destin et de notre vécu.Unifier notre bonheur d'être vivants c'est laisser nos cinq sens écouter notre quotidien. Pour terminer je cite Maître Seung Sahn(ZEN):"un esprit qui ne sait pas" est vivant et plein de possibilités, alors que celui qui proclame savoir est un esprit fermé et stagnant."21 août 2023, Saint-Saulge, Marie-France O'Leary
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